• Origines
• Les hommes qui vont marquer l’Harmonie
• Une clique et des majorettes
• Les membres d’honneur et autres sorties
• Les fédérations
• Les soirées
Origines
L’existence d’une harmonie à Liers n’est évidemment pas un cas isolé. Dans tous les villages existait une société musicale. A une époque où les congés payés n’existaient pas , où la radio était encore balbutiante, les gens avaient tout comme aujourd’hui besoin de distractions et notamment de musique. A côté des clubs sportifs, quelques amateurs se rassemblaient pour animer le village et s’amuser utilement. En 1930, il existait une harmonie à Vottem, Hermée et Fexhe-Slins. En 1960, nous avions Les Amis réunis de Wandre, Les Echos du Geer de Glons, La Royale Harmonie de la Fabrique Nationale ou Le Cercle d’Amis de Juprelle. Milmort n’était pas en reste, pour se limiter aux alentours de Liers. Les documents remontant aux origines ont hélas été détruits lors du bombardement de Liers par l’aviation allemande le 12 mai 1940. D’après les témoignages oraux, il existait au début du XXe siècle deux sociétés musicales : le milieu des cheminots formait « L’Avenir » ; ils étaient surnommés « les Fins solès », par opposition aux « Gros sabots » qui avaient constitué l’Harmonie communale. Dans un esprit de concorde qui caractérise encore aujourd’hui notre société, elles fusionnent le 1er mars 1910 comme Harmonie communale « L’Avenir » de Liers. Le président-fondateur est Léon Lefèvre. La prem!ère sortie de la nouvelle phalange se fait à Liers le 4 mai de la même année.

Premières manifestations
Elle se distingue d’emblée dans plusieurs manifestations importantes :
le Congrès catholique de Malines en 1909 ;
le Festival permanent de l’Exposition de Charleroi en 1911 ;
le Cinquantenaire de la Société chorale les Amis réunis de Montzen le 1er juin 1913 (21 participants) ;
Grand Festival international de la Société Royale d’Harmonie de Montzen le 21 mai 1921 ;
le Concours musical de Milmort les 20 et 21 juin 1926 ;
le Festival permanent de la ville de Visé en 1932 ;

l’Exposition universelle et internationale de Bruxelles en 1935 ;
Roclenge sur Geer le 31 mai 1936 ;
Le Festival de musique de la ville de Liège lors de l’Exposition internationale de l’eau en 1939.
Ceci prouve que les musiciens n’hésitaient pas à faire de longs déplacements, en train ou avec un bus loué à la SNCV
Locaux successifs
Si l’on veut produire de la musique de qualité, il faut s’exercer ensemble. Trouver un local de répétition adéquat n’est pas chose simple. Nous avons occupé la salle Cornet à la gare, le café Godichaux rue Léopold 87 (au-delà du passage à niveau), le café Godichaux place de la gare . Le café Lemaire, rue Provinciale 134 vers 1960-1964. Une classe de l’école communale, la salle du Centre Culturel vers 1970 pour atterrir au réfectoire de l’école communale vers 1978.

S’associer
Les années ’80 sont critiques pour les groupes musicaux d’amateurs. De nombreuses sociétés disparaissent faute de combattants. La relève ne suit pas. Une des solutions mises en pratique est de collaborer avec d’autres par des échanges de musiciens. En 1982, avec la municipale de Liège. En 1987, aide mutuelle avec la fanfare de Juprelle. En 1991, une collaboration étroite avec établissement d’un agenda commun est créé entre les fanfares d’Othée, de Juprelle et l’Harmonie de Liers. En 2025, l’Harmonie poursuit son parcours seule. C’est le signal d’un nouveau départ.
Hubert Derom
Pour tout ce qu’il a apporté à l’Harmonie, Hubert Derom mérite cent fois qu’on lui consacre un chapitre de notre historique. Il est né à Slins le 18 février 1913 et a fait partie des Amphionistes de Fexhe-Slins de 1922 à 1925.
Il entre comme clarinettiste à l’Harmonie de Liers en 1923.

Il est ensuite diplômé au saxophone de l’académie de musique de Liège en 1934 et officie comme directeur de notre société de 1935 à 1995.

S’il fut un chef exigeant, il ne se borna pas à manier la baguette : des dizaines de compositions sortirent de sa plume, prouvant un réel talent de mélodiste. Vous trouverez un éventail de ses œuvres dans la partothèque. (non accessible actuellement !)


Ces dizaines de jeunes devaient naturellement être formés. Les périodes de répétition furent étendues : le mercredi solfège de 14 h à 15 h 30 ; majorettes de 18 à 20 h. Samedi à 19 h la clique , rejointe par les majorettes à 20 h, répétaient jusque 21 h ; l’harmonie conservant son traditionnel 20 à 22 h.
Les hommes qui vont marquer l’Harmonie
Nos Présidents d’honneur :
Léon Lefèvre de 1910 à 1912
Gérard Theunens de 1949 à 1985.
Roger Struvay de 1985 à 1992.
Roland Thomsin depuis 1992.
Nos Présidents :
L. Descheutter (1910-1913)
D. Perwez (vers 1921).
Joseph Sénéca (1924-1928).
Félicien Carpentier (1890-1972)
Martin Withof(s) (1927-1934).
Jean Derom de 1939 à 1962.

Nicolas Pâques de 1962 à 1972.
Emile Coenen de 1972 à 1987.
Roger Kelles de 1988 à 1995.

Guy Dewallef de 1995 à 2018.
Nathalie Xhonneux , depuis 2019
Nos chefs de musique :
A. Vanderzavel (jusqu’au moins 1921).
Emile Cornet.
René Deliège en 1932.



Pascal Radoux jusque 2024.
Alexandre Kerloc’h depuis janvier 2025.
Une clique et des majorettes
Une clique est un ensemble de tambours et de clairon qui précédait l’harmonie proprement dite. Les clairons soulignent de leurs sonneries certains passages des marches lors des défilés. Les tambours jouaient les intermédiaires entre les morceaux et permettaient de garder le pas et de ne pas avoir d’interruption sonore. Cette clique était une bonne source de recrutement, puisque le jeu en était assez facile et inculquait le sens du rythme et dans le cas des clairons, les éléments de base des instruments à embouchure. Nous avons eu des joueurs de tambour de 1966 à 1981 et des clairons de 1967 à 1975. Énormément de jeunes du village firent leurs premières armes musicales dans cet ensemble.


Dans les années ’70, une vogue extraordinaire venue des Etats-Unis traverse l’Europe : les groupes de majorettes. L’harmonie de Liers, jamais en reste, connut sa première sortie avec elles le 31 mai 1973 à Visé. Le comité consacra beaucoup d’énergie à promouvoir cette formation jusqu’en 1979. En effet, l’investissement dans les uniformes (calots, jupes, bottines, capes et bâtons) était conséquent et les bonnes volontés, dont la trésorière madame Juliette Rigot, firent des heures et des heures de couture pour ajuster les tenues à cette jeunesse en pleine croissance. La présence des majorettes aux sorties n’était pas toujours du goût de tous. Nous avons retrouvé des lettres d’engagement pour des processions où il était clairement précisé que leur présence n’était pas souhaitée, pour ne pas offenser certains paroissiens. On peut le comprendre.
Banquet de Sainte-Cécile
Une tradition bien ancrée dans tous les groupes musicaux, est l’organisation d’un banquet aux alentours de la fête de la patronne des musiciens. C’est l’occasion de se rassembler joyeusement et de remercier les musiciens (et leur partenaire) pour les sacrifices consentis au profit de la société. Pour cela, nous occupions une des deux salles de Liers, ou, pendant quelques années et sous la maîtrise de la trésorière Juliette Rigot, nous avons passé d’excellents moments au Château d’Oteppe, chacun retournant avec un cadeau et… des kilos supplémentaires.


Les membres d’honneur et autres sorties
Habiller les musiciens, entretenir les instruments, acheter de nouvelles partitions coûte cher. Dans les années ’70, nous faisions en trois sorties musicales le tour du village pour solliciter la générosité de la population liersoise. En échange de quelques francs, le donateur recevait sa carte de membre d’honneur. Pour donner une idée de nos prestations au fil des ans, voici nos calendriers de 1963, 1975, 1984 et 1994. Les associations patriotiques nous ont souvent remerciés pour notre participation à leurs cérémonies.

Mathy l’Ohè
Quand vous discutez avec la génération de la seconde moitié des années 1970, la fête locale de l’Etermint d’Mathy l’Ohè, a marqué les esprits.

Le comité des Joyeux Liersois, présidé par Jean Destat, faisait appel à l’harmonie pour l’animation musicale, pour laquelle notre chef Hubert Derom avait composé un morceau de circonstance où après une introduction funèbre, encourageant le groupe des pleureuses, un élan joyeux réveillait le cortège, souvent assez imbibé.

Cet événement folklorique, suivi par des centaines de participants se déroulait le 16 août, à l’image de ce qui se passe au dju d’la ; elle fut victime de son succès. L’harmonie y participa en tous cas en 1976, 1977 et 1981.


Le jumelage
Un souvenir impérissable dans la mémoire de ceux qui l’ont vécu est les activités liées au jumelage de Liers avec la commune de Beaumont-le-Roger dans l’Eure. Ce jumelage a été créé à l’initiative de la section liersoise des anciens prisonniers de guerre. Il permit des voyages d’échange alternativement dans les deux communautés. L’harmonie était invitée à rehausser ces festivités. Organiser un tel périple à l’époque était une gageure : l’Europe n’était pas encore une réalité politique et les autoroutes presque inexistantes ! Il fallut donc l’autorisation de l’ambassade de France, une déclaration en douane pour les instruments, l’autorisation parentale pour les mineurs avec légalisation de la signature par le bourgmestre, sans compter la recherche de logement en suffisance.

Défilé des Harmonies à Beaumont-le-Roger
Du 24 au 26 mai 1969, 68 membres de l’harmonie et 20 accompagnants partent en car à 6 h du matin et arrivent à destination vers 17 h. Voici le détail du trajet : Liers-Seraing-Yvoz Ramet-Neuville en Condroz-Dinant-Philippeville-Couvin-Chimay- Formalités douanières à Macquenoise-Hirson-Vervins-Laon-Soissons. Dîner à Compiègne-Clermont-Beauvais-Gisors-Vernon- Mise en tenue à Evreux et arrivée à Beaumont-le-Roger.
Le programme sur place était bien chargé : samedi à 17 h 30 défilé des harmonies et dépôt de gerbes ; à 20 h banquet du jumelage. Dimanche à 10 h 30 défilé jusqu’à l’exposition canine internationale. Messe de St-Hubert avec trompes de chasse ; 15 h concert sur la place et défilé jusqu’à l’exposition ; le soir aubades et bal. Les anciens racontent avoir eu du mal à remettre la main sur nos jeunes égaillés dans la nature. Enfin lundi, tous étaient rassemblés pour démarrer à 8 h 30.
Cela ne s’arrêta pas là, et du 29 au 31 mai 1971, il y eut 50 participants. Du 17 au 19 mai 1975, le samedi à 17 h avait lieu à Beaumont une cérémonie au monument et un concert le dimanche à 15 h. Evidemment, nos amis Français nous rendaient la pareille, comme à Liers les 18 et 19 avril 1981.
Les fédérations
En 1964, l’Harmonie s’affilie à la Confédération Musicale de Belgique.
Suite à la dissolution de celle-ci, le comité décide en 1978 de faire partie de l’Association pour la Promotion des Sociétés d’Art Musical. Ce partenariat permet d’enrichir la via culturelle du village par l’organisation de festivals de musique.
Les soirées

Dans les années ‘70 également, les bals au Centre culturel avaient beaucoup de succès. Ils étaient animés par différentes formations : en 1973, l’orchestre Roland Thyssen et sa grande formation de la RTB. En 1974 et 1975, Dany Carly et ses Carlettes. En 1976, les Hélions.
Cinquantième anniversaire
Le cinquantième anniversaire et le titre de « Royale »
Le cinquantième anniversaire de l’Harmonie est célébré par de grandes festivités le 12 juin 1960. La journée débute à 10 h par une grand-messe solennelle animée par la chorale Saint-Rémy de Liers.


Centième anniversaire
Un anniversaire pareil se devait d’être célébré dignement. L’objectif était affiché dès le départ : mettre en valeur 100 ans d’activités musicales locales et ouvrir la voie à 100 nouvelles années, rien de moins ! Et tout cela grâce à l’important soutien de la ville de Herstal.
En mars, c’est la Musique Royale de la Force aérienne avec à sa tête le Lieutenant Chef de Musique Matty Cilissen qui inaugure les festivités par un concert de gala précédé du discours du bourgmestre et député européen Frédéric Daerden. En première mondiale, Congratulations Overture, une œuvre musicale commandée pour le centenaire à Pascal Devroye est présentée au public venu nombreux. Une exposition rétrospective rassemble les souvenirs liés à l’harmonie.
De plus grande ampleur celle-là, le musée communal organise dans ses murs l’exposition Un siècle de musique à Herstal du 3 avril au 6 juin ; l’harmonie y tient une place centrale. Deux ateliers de présentation d’instruments de musique jalonnent l’événement.
Au mois de mai, le centre culturel Nicolas Thomsin accueille en un week-end un festival d’harmonies et de chorales où sept sociétés se succèdent pour le plus grand plaisir de tous. C’est l’occasion de montrer à nouveau l’exposition du mois de mars.
C’est en collaboration avec l’académie de musique de Herstal que s’organise le concert d’octobre. L’académie présente en première partie ses meilleurs éléments, pour laisser place après la pause à l’harmonie qui donne sa version de l’œuvre de Pascal Devroye, avant de terminer ensemble avec orchestre et chœur.
C’est cette fois avec les Liersois de la chorale paroissiale St-Remy que nous partageons l’animation de la messe de Ste-Cécile, patronne des musiciens, légèrement déplacée fin novembre.
Dans la foulée, un banquet exceptionnel nous attend à Alleur, l’occasion d’offrir à chaque membre un bloc rocher avec incrustation et gravure immortalisant cette année festive.

Anecdotes
De 1927, nous conservons un intéressant règlement . On y remarque que l’absence non motivée d’un membre était sanctionnée d’une amende ! Une très intéressante affiche de 1930 décrit un cortège patriotique prouvant que l’on organisait à l’époque des manifestations d’envergure. Les sociétaires ne se bornaient pas à souffler dans un instrument : il leur arrivait de jouer à l’occasion une petite pièce de théâtre , de chanter une pasqueye (chanson satirique) ou encore de fêter en chanson leur mascotte, la bien connue Estelle Lemaire, fille des patrons du café les Vieux pavés où nous répétions .